Trop d’avocats pensent encore que “faire de la pub”, ce n’est pas digne de leur profession. Que communiquer, c’est s’abaisser. Que le marketing, c’est bon pour les autres : les commerciaux, les influenceurs, voire les cabinets anglo-saxons.
Pourtant, ce que la majorité ignore, c’est que le droit encadre cette communication… pour mieux vous permettre de l’utiliser.
Depuis la réforme du CNB en 2020, la publicité n’est plus un tabou. Elle est autorisée, balisée, et même encouragée, à condition d’être exercée avec la rigueur et la dignité propres à la profession d’avocat.
Ce changement marque un tournant : les avocats ne doivent plus craindre de communiquer, ils doivent apprendre à le faire intelligemment.
Dans cet article, on ne va pas simplement vous rappeler ce que vous avez le droit de faire. On va vous montrer comment sortir du silence sans sortir du cadre. Parce qu’à l’ère numérique, ne pas communiquer, c’est disparaître.
Votre objectif : communiquer efficacement sans risquer de sanction.
Le nôtre : vous y aider en toute conformité.
Avant d’expliquer ce qui est autorisé ou non, encore faut-il savoir de quoi on parle.
Trois termes reviennent souvent dans les textes déontologiques, mais ils sont parfois mal compris :
La communication correspond aux messages informatifs qu’un avocat diffuse pour présenter son activité, ses domaines d’intervention ou ses actualités juridiques. Il s’agit d’un discours neutre, objectif, centré sur l’information.
Elle est librement autorisée si elle respecte les principes de loyauté, de clarté et de dignité.
Exemple : un site internet sobre qui présente le cabinet et propose un blog juridique.
La publicité désigne toute communication visant à faire connaître les services d’un avocat à un public plus large que sa clientèle habituelle.
Elle va au-delà de la simple communication institutionnelle ou informative : elle vise à se rendre visible, voire attractif, pour un public ciblé.
Il faut distinguer deux formes de publicité :
La sollicitation personnalisée correspond à toute vos prise de contact directes avec un client. Cela inclut les emails, appels ou messages privés envoyés à des prospects, même avec de bonnes intentions.
Depuis la réforme de 2020, l’article 10.3 autorise expressément la sollicitation personnalisée, à condition qu’elle respecte un cadre très précis.
Un avocat peut contacter directement un prospect à condition que ce message :
Le cadre applicable est défini par l’article 10.5 du Règlement Intérieur National (RIN), révisé en profondeur par la réforme du CNB de 2020. Cette réforme a supprimé l’interdiction générale de la publicité, au profit d’un encadrement fondé sur des principes déontologiques :
Article 10.2 du RIN : “L'avocat doit, dans toute communication, veiller au respect des principes essentiels de la profession”.
Les principes essentiels de la profession regroupent notamment :
La publicité n’est donc pas interdite, mais elle doit s’inscrire dans un cadre éthique précis. Elle ne peut pas être trompeuse, dénigrante, ou incitative au sens commercial.
Attention : l’article 10.3 du Règlement Intérieur National (RIN) impose à l’avocat de communiquer sans délai au conseil de l’Ordre dont il relève toute nouvelle publicité.
Malgré l’ouverture du cadre, certaines pratiques restent interdites :
La sollicitation personnalisée agressive ou non conforme : toute prise de contact directe qui contreviendrait aux exigences de dignité, de loyauté ou de confraternité reste interdite. Par exemple, une campagne de messages en masse, ou un contenu émotionnellement manipulateur envoyé sans consentement explicite.
Pourquoi cette sollicitation n’est-elle pas conforme au RIN ?
La comparaison dénigrante : il est interdit de se présenter comme « meilleur que », « plus expérimenté que », ou de critiquer les pratiques d’un autre cabinet.
Pourquoi cette comparaison est-elle interdite ?
Pourquoi cette promesse de résultat est-elle interdite ?
Depuis la réforme du CNB de 2020, les avocats disposent d’une plus grande liberté dans le choix de leurs canaux de communication, à condition de respecter la déontologie professionnelle.
Voici un panorama complet des supports autorisés :
Le site internet constitue aujourd’hui le socle de la visibilité numérique d’un cabinet. Il est autorisé à condition de respecter les exigences de clarté, de sincérité, et de dignité. Vous pouvez y présenter :
✅ Exemple conforme : un site sobre avec une navigation claire, un onglet “domaines d’intervention” et un blog expliquant les étapes d’une procédure de divorce amiable.
❌ Exemple non conforme : un site avec des bandeaux du type “obtenez justice rapidement avec notre cabinet !”.
🔗 Ressource utile : CNB – Vademecum Communication (2023)
Les plateformes comme Justifit, avocat.fr, Village de la justice ou les annuaires officiels des barreaux sont autorisées.
Il convient toutefois de vérifier que ces services respectent les exigences du RIN : neutralité du contenu, absence de notation publique, maîtrise du profil par l’avocat.
✅ Exemple conforme : une fiche profil sur avocat.fr avec photo professionnelle, présentation neutre, et liens vers le site du cabinet.
Pour l’avocat, le SEO est une stratégie autorisée, à condition que les contenus optimisés pour le référencement restent factuels et informatifs. L’objectif n’est pas de séduire, mais de répondre aux questions que se posent les internautes.
✅ Exemple : un article intitulé “Comment contester un licenciement pour faute grave ?” optimisé pour la requête “avocat droit du travail Bordeaux”.
⚠️ Attention : sont proscrites les surenchères (“meilleur avocat de Lyon”) ou la répétition de mots-clés à des fins purement marketing.
LinkedIn, Instagram ou YouTube peuvent être des supports pertinents, à condition d’adopter un ton professionnel, informatif et mesuré.
✅ Exemples de contenus autorisés :
Ce qui est interdit : les posts incitant directement à la prise de contact, les promesses de résultats, ou les comparaisons avec d’autres professionnels.
❌ Exemple : “Vous êtes victime d’un licenciement ? Envoyez-moi un message, je peux vous aider rapidement.”
Cet outil permet d’afficher votre cabinet dans Google Maps et dans les résultats de recherche locale. C’est ce qu’on appelle le SEO local de l’avocat.
Elle peut contenir vos coordonnées, horaires, spécialités, et même des avis clients. L’avocat est libre de la créer et de la gérer, sous réserve de cohérence et d’exactitude des informations.
✅ Bonnes pratiques :
🔗 Ressource utile : CNB – Guide Pratique de Participation des avocats aux plateformes en ligne détenues par des tiers.
Ils sont autorisés tant qu’ils n’enfreignent pas les règles déontologiques. Préférez ceux qui offrent un contenu neutre, sans notation ni classement.
⚠️ Évitez les plateformes qui vous proposent d’acheter votre position dans un classement ou qui présentent les avocats comme des « produits ».
Un cabinet publie un article intitulé : « 3 choses à savoir avant de contester une décision de la CAF ». Structuré, informatif, avec un modèle de lettre à la fin : excellent exemple de publicité fonctionnelle.
À l’inverse, un site qui proclame « Avocat expert, 100 % de réussite devant les prud’hommes » franchit clairement la ligne rouge. Il s’expose à une procédure disciplinaire.
Autre cas : une vidéo LinkedIn expliquant comment se déroule une audience en matière de divorce est conforme. Mais si cette vidéo est sponsorisée et conclut par « contactez-moi en message privé », elle tombe dans la sollicitation personnalisée.
👉 Pour aller plus loin : consultez notre article "Exemples de publicité pour avocat”. Nous avons décrypté pour vous 5 pub d’avocats.
Plusieurs décisions disciplinaires récentes illustrent concrètement les limites à ne pas franchir. Voici quelques exemples :
Ces exemples montrent que les juridictions disciplinaires n’hésitent pas à appliquer strictement les textes du RIN, même en matière de formats numériques nouveaux. Le risque n’est donc pas théorique, il est bien réel.
L’ordre des avocats contrôle activement les communications des avocats. En cas de manquement aux règles déontologiques, les sanctions peuvent aller :
La publicité n’est pas un terrain sans risque. Elle suppose une stratégie claire, pensée, et respectueuse de l’éthique professionnelle.
Oui, un avocat peut faire de la publicité : c’est la réponse claire du CNB depuis 2020. Ce droit s’exerce dans un cadre strict qui vise à protéger à la fois l’image de la profession et les intérêts des justiciables.
Un site web clair et bien référencé, complété par une fiche Google et des contenus réguliers sur les réseaux professionnels comme LinkedIn.
L’article 10.3 du Règlement Intérieur National, modifié en 2020.
Oui, mais le contenu des annonces doit respecter la déontologie : pas de promesse, de comparaison ou d’incitation commerciale.
De simples avertissements aux sanctions disciplinaires (blâme, suspension, radiation). Les Ordres surveillent activement ces pratiques.
L’avocat d’aujourd’hui n’a plus à choisir entre visibilité et éthique. Il peut (et doit) communiquer, tant que cette communication est pensée, encadrée et alignée sur les principes fondamentaux de sa profession.
La publicité, quand elle est bien faite, n’est pas un écart. Elle est un levier d’accès au droit, un outil stratégique, et un moyen de valoriser l’engagement de l’avocat auprès de ses clients. Chez Hendy, nous en avons fait un pilier de notre accompagnement.
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