Publicité de l’avocat : ce que dit le droit (2025)

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29/5/2025

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Experte Juridique
A propos de 

Kenza Bennani

Ex Legal Start, Kenza Bennani est diplômée d’un Master 2 en Droit des affaires à l’Université Paris Dauphine. Sa mission est de vulgariser le marketing pour les centaines d'avocats qui lisent les articles de Hendy chaque mois. 

Pour les avocats
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Publicité de l’avocat : ce que dit le droit (2025) 

Trop d’avocats pensent encore que “faire de la pub”, ce n’est pas digne de leur profession. Que communiquer, c’est s’abaisser. Que le marketing, c’est bon pour les autres : les commerciaux, les influenceurs, voire les cabinets anglo-saxons.
Pourtant, ce que la majorité ignore, c’est que le droit encadre cette communication… pour mieux vous permettre de l’utiliser.

Depuis la réforme du CNB en 2020, la publicité n’est plus un tabou. Elle est autorisée, balisée, et même encouragée, à condition d’être exercée avec la rigueur et la dignité propres à la profession d’avocat.

Ce changement marque un tournant : les avocats ne doivent plus craindre de communiquer, ils doivent apprendre à le faire intelligemment.

Dans cet article, on ne va pas simplement vous rappeler ce que vous avez le droit de faire. On va vous montrer comment sortir du silence sans sortir du cadre. Parce qu’à l’ère numérique, ne pas communiquer, c’est disparaître.

Votre objectif : communiquer efficacement sans risquer de sanction.
Le nôtre : vous y aider en toute conformité.

Publicité en tant qu’avocat : de quoi parle-t-on exactement ? 

Avant d’expliquer ce qui est autorisé ou non, encore faut-il savoir de quoi on parle. 

Trois termes reviennent souvent dans les textes déontologiques, mais ils sont parfois mal compris :

  1. communication
  2. publicité, et
  3. sollicitation personnalisée.

La communication : informer sans chercher à convaincre

La communication correspond aux messages informatifs qu’un avocat diffuse pour présenter son activité, ses domaines d’intervention ou ses actualités juridiques. Il s’agit d’un discours neutre, objectif, centré sur l’information.
Elle est librement autorisée si elle respecte les principes de loyauté, de clarté et de dignité.

Exemple : un site internet sobre qui présente le cabinet et propose un blog juridique.

Publicité de l’avocat : se faire connaître, sans transgresser

La publicité désigne toute communication visant à faire connaître les services d’un avocat à un public plus large que sa clientèle habituelle.
Elle va au-delà de la simple communication institutionnelle ou informative : elle vise à se rendre visible, voire attractif, pour un public ciblé.

Il faut distinguer deux formes de publicité :

  • La publicité fonctionnelle, qui informe de manière neutre et objective sur les services proposés, les domaines d’intervention, ou les coordonnées du cabinet. Elle est autorisée.
  • La publicité personnelle ou commerciale, qui mettrait en avant des qualités personnelles, des résultats, ou adopterait un ton incitatif, est encadrée plus strictement voire interdite selon sa forme.

La sollicitation personnalisée : autorisée sous conditions 

La sollicitation personnalisée correspond à toute vos prise de contact directes avec un client. Cela inclut les emails, appels ou messages privés envoyés à des prospects, même avec de bonnes intentions.

Depuis la réforme de 2020, l’article 10.3 autorise expressément la sollicitation personnalisée, à condition qu’elle respecte un cadre très précis.

Un avocat peut contacter directement un prospect à condition que ce message :

  • fournisse une information sincère sur les prestations proposées,
  • respecte les principes essentiels de la profession (loyauté, délicatesse, dignité, confraternité…),
  • exclue tout démarchage physique ou téléphonique,
  • ne soit pas envoyé par SMS ou message sur téléphone mobile,
  • ne soit pas externalisé via un tiers ou une agence en contournement du RIN,
  • mentionne clairement les modalités de tarification (et rappelle qu’une convention d’honoraires sera conclue).

Ce que dit le droit en 2025

Le cadre applicable est défini par l’article 10.5 du Règlement Intérieur National (RIN), révisé en profondeur par la réforme du CNB de 2020. Cette réforme a supprimé l’interdiction générale de la publicité, au profit d’un encadrement fondé sur des principes déontologiques : 

Article 10.2 du RIN : “L'avocat doit, dans toute communication, veiller au respect des principes essentiels de la profession”. 

Les principes essentiels de la profession regroupent notamment : 

  • Loyauté dans la présentation des services,
  • Dignité et délicatesse dans le ton adopté,
  • Sincérité des informations communiquées,
  • Respect de la confraternité et absence de comparaison avec d'autres avocats.

La publicité n’est donc pas interdite, mais elle doit s’inscrire dans un cadre éthique précis. Elle ne peut pas être trompeuse, dénigrante, ou incitative au sens commercial.

Attention : l’article 10.3 du Règlement Intérieur National (RIN) impose à l’avocat de communiquer sans délai au conseil de l’Ordre dont il relève toute nouvelle publicité. 

Tableau récapitulatif du cadre réglementaire de la publicité de l'avocat

Ce qui est formellement interdit

Malgré l’ouverture du cadre, certaines pratiques restent interdites :

La sollicitation personnalisée agressive ou non conforme : toute prise de contact directe qui contreviendrait aux exigences de dignité, de loyauté ou de confraternité reste interdite. Par exemple, une campagne de messages en masse, ou un contenu émotionnellement manipulateur envoyé sans consentement explicite.

Exemple de sollicitation personnalisée non conforme

Pourquoi cette sollicitation n’est-elle pas conforme au RIN ?

  • Exploitation d’une situation personnelle sensible : l’avocat s’appuie sur une donnée personnelle pour solliciter.
  • Promesse de résultat implicite : « résultats efficaces » est contraire aux exigences de sincérité.

La comparaison dénigrante : il est interdit de se présenter comme « meilleur que », « plus expérimenté que », ou de critiquer les pratiques d’un autre cabinet.

Exemple de comparaison dénigrante interdite

Pourquoi cette comparaison est-elle interdite ? 

  • Attaque implicite contre d’autres avocats : « nombreux confrères », « traîner les dossiers », « jargon inutile »… autant de formules qui sous-entendent une critique générale.
  • Comparaison non vérifiable : « taux de succès supérieur à la moyenne » n’est ni justifié ni chiffré objectivement.
  • Absence de confraternité : l’article 10.2 du RIN interdit toute comparaison, même implicite, entre professionnels du droit.
  • Le mensonge ou la promesse de résultat : tout message garantissant une issue favorable, un délai rapide ou un taux de réussite est proscrit.
Exemple de promesse de résultat interdite

Pourquoi cette promesse de résultat est-elle interdite ? 

  • Promesse de succès explicite : « gain de cause à coup sûr », « résultat garanti » sont formellement proscrits.
  • Engagement sur l’issue de la procédure : contraire à l’aléa judiciaire inhérent à toute affaire.
  • Tonalité commerciale : vocabulaire agressif, conditions de remboursement… ce n’est pas une prestation de service comme une autre.

Les supports autorisés pour la publicité des avocats 

Depuis la réforme du CNB de 2020, les avocats disposent d’une plus grande liberté dans le choix de leurs canaux de communication, à condition de respecter la déontologie professionnelle. 

Voici un panorama complet des supports autorisés

Le site internet du cabinet

Le site internet constitue aujourd’hui le socle de la visibilité numérique d’un cabinet. Il est autorisé à condition de respecter les exigences de clarté, de sincérité, et de dignité. Vous pouvez y présenter :

  • les domaines d’activité du cabinet,
  • les membres de l’équipe et leurs parcours,
  • les honoraires et conditions d’intervention,
  • des actualités juridiques ou articles de blog (pédagogiques et non promotionnels).

✅ Exemple conforme : un site sobre avec une navigation claire, un onglet “domaines d’intervention” et un blog expliquant les étapes d’une procédure de divorce amiable.
❌ Exemple non conforme : un site avec des bandeaux du type “obtenez justice rapidement avec notre cabinet !”.

🔗 Ressource utile : CNB – Vademecum Communication (2023)

Les plateformes de mise en relation

Les plateformes comme Justifit, avocat.fr, Village de la justice ou les annuaires officiels des barreaux sont autorisées. 

Il convient toutefois de vérifier que ces services respectent les exigences du RIN : neutralité du contenu, absence de notation publique, maîtrise du profil par l’avocat.

✅ Exemple conforme : une fiche profil sur avocat.fr avec photo professionnelle, présentation neutre, et liens vers le site du cabinet.

Le référencement naturel (SEO)

Pour l’avocat, le SEO est une stratégie autorisée, à condition que les contenus optimisés pour le référencement restent factuels et informatifs. L’objectif n’est pas de séduire, mais de répondre aux questions que se posent les internautes.

✅ Exemple : un article intitulé “Comment contester un licenciement pour faute grave ?” optimisé pour la requête “avocat droit du travail Bordeaux”.

⚠️ Attention : sont proscrites les surenchères (“meilleur avocat de Lyon”) ou la répétition de mots-clés à des fins purement marketing.

Les réseaux sociaux professionnels

LinkedIn, Instagram ou YouTube peuvent être des supports pertinents, à condition d’adopter un ton professionnel, informatif et mesuré.

✅ Exemples de contenus autorisés :

  • publication d’un article de blog,
  • vidéo expliquant une procédure,
  • partage d’un passage radio ou TV.

Ce qui est interdit : les posts incitant directement à la prise de contact, les promesses de résultats, ou les comparaisons avec d’autres professionnels.

❌ Exemple : “Vous êtes victime d’un licenciement ? Envoyez-moi un message, je peux vous aider rapidement.

La fiche Google Business Profile

Cet outil permet d’afficher votre cabinet dans Google Maps et dans les résultats de recherche locale. C’est ce qu’on appelle le SEO local de l’avocat.
Elle peut contenir vos coordonnées, horaires, spécialités, et même des avis clients. L’avocat est libre de la créer et de la gérer, sous réserve de cohérence et d’exactitude des informations.

✅ Bonnes pratiques :

  • compléter toutes les sections (description, horaires, site web),
  • ajouter des photos professionnelles du cabinet,
  • répondre aux avis avec courtoisie et clarté.

🔗 Ressource utile : CNB – Guide Pratique de Participation des avocats aux plateformes en ligne détenues par des tiers

Les annuaires juridiques

Ils sont autorisés tant qu’ils n’enfreignent pas les règles déontologiques. Préférez ceux qui offrent un contenu neutre, sans notation ni classement.

⚠️ Évitez les plateformes qui vous proposent d’acheter votre position dans un classement ou qui présentent les avocats comme des « produits ».

Exemples de contenus autorisés VS interdits

Exemples concrets de bonnes et mauvaises pratiques

Un cabinet publie un article intitulé : « 3 choses à savoir avant de contester une décision de la CAF ». Structuré, informatif, avec un modèle de lettre à la fin : excellent exemple de publicité fonctionnelle.

À l’inverse, un site qui proclame « Avocat expert, 100 % de réussite devant les prud’hommes » franchit clairement la ligne rouge. Il s’expose à une procédure disciplinaire.

Autre cas : une vidéo LinkedIn expliquant comment se déroule une audience en matière de divorce est conforme. Mais si cette vidéo est sponsorisée et conclut par « contactez-moi en message privé », elle tombe dans la sollicitation personnalisée.

👉 Pour aller plus loin : consultez notre article "Exemples de publicité pour avocat”. Nous avons décrypté pour vous 5 pub d’avocats.

Quelles sanctions en cas de publicité non conforme ?

Plusieurs décisions disciplinaires récentes illustrent concrètement les limites à ne pas franchir. Voici quelques exemples :

  • Usage de bandeaux comparatifs (Bordeaux, octobre 2020)
    Le Conseil régional de discipline de Bordeaux a suspendu temporairement un avocat pour avoir utilisé un bandeau clignotant vantant son statut de « numéro 1 du divorce à Bordeaux ». La publicité comparative active et dénigrante a été jugée contraire à l’éthique professionnelle

  • Google Ads avec promesse trompeuse (Paris, 15 février 2022)
    Un avocat a été sanctionné après avoir lancé une campagne Google Ads avec la mention « Avocat rapide et efficace – résultat garanti ». Le Conseil de l’Ordre a estimé cette formulation contraire aux principes de sincérité et loyauté, et lui a infligé un blâme
  • Posts sponsorisés et témoignages (Versailles, 8 juin 2021)
    Dans une affaire jugée par la chambre disciplinaire de la Cour d’appel de Versailles, un avocat avait diffusé des posts LinkedIn sponsorisés contenant des témoignages clients et un appel explicite à la prise de contact. Ce type de démarche a été considéré comme une sollicitation personnalisée indirecte, sanctionnée par un avertissement .

Ces exemples montrent que les juridictions disciplinaires n’hésitent pas à appliquer strictement les textes du RIN, même en matière de formats numériques nouveaux. Le risque n’est donc pas théorique, il est bien réel.

L’ordre des avocats contrôle activement les communications des avocats. En cas de manquement aux règles déontologiques, les sanctions peuvent aller :

  • d’un simple rappel à l’ordre ou avertissement,
  • à un blâme ou une suspension temporaire,
  • voire à la radiation pour les cas les plus graves ou répétés.

La publicité n’est pas un terrain sans risque. Elle suppose une stratégie claire, pensée, et respectueuse de l’éthique professionnelle.

FAQ

Est-ce que les avocats peuvent faire de la pub ?

Oui, un avocat peut faire de la publicité : c’est la réponse claire du CNB depuis 2020. Ce droit s’exerce dans un cadre strict qui vise à protéger à la fois l’image de la profession et les intérêts des justiciables.

Quelle est la meilleure forme de publicité pour un avocat ?

Un site web clair et bien référencé, complété par une fiche Google et des contenus réguliers sur les réseaux professionnels comme LinkedIn.

Quel article du RIN encadre la publicité ?

L’article 10.3 du Règlement Intérieur National, modifié en 2020.

Un avocat peut-il faire du SEA (Google Ads) ?

Oui, mais le contenu des annonces doit respecter la déontologie : pas de promesse, de comparaison ou d’incitation commerciale.

Quels risques en cas de publicité non conforme ?

De simples avertissements aux sanctions disciplinaires (blâme, suspension, radiation). Les Ordres surveillent activement ces pratiques.

Conclusion

L’avocat d’aujourd’hui n’a plus à choisir entre visibilité et éthique. Il peut (et doit) communiquer, tant que cette communication est pensée, encadrée et alignée sur les principes fondamentaux de sa profession.

La publicité, quand elle est bien faite, n’est pas un écart. Elle est un levier d’accès au droit, un outil stratégique, et un moyen de valoriser l’engagement de l’avocat auprès de ses clients. Chez Hendy, nous en avons fait un pilier de notre accompagnement.

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